L’idée de l’infini perfectible

Selon Levinas, nous sommes passés d’un infini absolu (séparé du monde) à un infini complet et englobant. Bref nous sommes passé d’un Dieu paternel à un Dieu maternel. Comme toujours, la vérité est au milieu ou ailleurs. Au lieu de défendre une image de Dieu purement paternel à l’ancienne, on pourrait en faire un Dieu paternel à la moderne. Du père qui revient à la maison et met ses pieds sur la table, et se fait servir, au père qui revient à la maison en ayant cherché les enfants et ayant fait les courses.

Bref il faut passer d’un Dieu qui n’a rien à faire de l’humanité à un Dieu qui prend souci de l’humanité parce que son sang qui coule en nos veines.

Est-ce que le propre de Dieu est d’être sans aucune attache à rien, ou est-ce que le propre de Dieu d’être en relation. La relation n’est pas une limite de son être, mais est justement la perfection de son être. Un absolu imparfait n’a pas de lien avec l’humanité, un absolu parfait a un lien, mieux encore il s’est incarné dans l’humanité.

Quittons cette idée de perfection ou la liberté de Dieu est de n’avoir aucun lien, où la liberté est d’être tout seul dans son Royaume. Justement la vraie liberté commence avec l’autre. Dieu a besoin de notre humanité pour être libre, et ici pas la liberté de choix, mais la liberté de son être. La liberté de choix forcément Dieu là, mais la liberté est bien plus que la liberté de choix.

Deus non posse non creare est hérétique dans le sens de la volonté de Dieu dans un sens déterministe, mais pas dans le sens ontologique. Ainsi nous pouvons dire que « Dieu ne peut pas ne pas communiquer » dans le sens de son être, de sa liberté profonde, et pas juste sa liberté de choix.